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Rubrique Reportage

BÉNI SAF Le phare séculaire de l’île de Rachgoun, à l’état d’abandon, ne s’allume plus - Origine et histoire -

Par Mohamed Seghiouer
Il devrait être, au loin, depuis la terre ferme, un beau sémaphore, et de nuit tel un feu sur la mer.
Si l’île est donc bien la sentinelle pour l’éternité de la grande bleue, son phare, lui, en principe vigilant, rassurant et prévenant, reste son veilleur, au profit sécuritaire de toute navigation maritime ou aérienne. Cela est le principe, une définition, mais la réalité est tout autre.

I )- Le phare. Ah ! le phare
Certes, c’est un site mondialement connu, chargé de faits historiques, mais hélas à l’abandon ; un désastre !
Définition : Un phare est un dispositif de signalisation maritime employé pour assurer la sécurité des navires s'approchant de la côte où il est situé ou d'un écueil proche.
Malgré le temps gris et des nuages sombres, pleins d’eau, l’île et son phare, imposants, majestueux et robustes, défient, à eux deux, les éléments de la nature, avec beauté, panache, résistance et indifférence maîtrisés.
Construit en 1870 au nord-ouest de Béni Saf, sur la falaise côté nord de l'île, le phare dit de jalonnement, d’une hauteur de près de 19 mètres, culmine à environ 85 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Il est compréhensible que la hauteur détermine sa portée géographique qui peut correspondre à la distance maximale d’où le phare peut être vu. C’est le but : être vu de loin !
Il est constitué d’une tour carrée en maçonnerie qui sert de support au système d’optique en une grosse lanterne où sont installés l’optique et le foyer lumineux qui constituent, en fait, le feu.
Au pied de la tour se trouve un bâtiment qui sert de logement aux gardiens. Des annexes techniques se trouvent du côté sud de l’enceinte du phare.
Le phare, selon l’ONSM (Office national de signalisation maritime) est alimenté en électricité par une batterie de panneaux solaires mais aussi avec une alimentation de secours par un groupe électrogène.
L'éclairage est assuré par un feu de couleur rouge à 2 éclats en 10 secondes, visible à quelque 37 km environ.
Les feux sont de couleur lorsque le secteur maritime présente des dangers potentiels.
Il doit être un repère, pas seulement pour la navigation maritime comme l’on pourrait le penser, mais pour l'aviation, la navigation aérienne aussi. Il est mondialement connu et il se trouve sur toutes les cartes internationales de la navigation.
Le problème, c’est qu’il ne répond plus aux objectifs fixés et cela depuis de nombreuses années si bien que l’éclairage de nuit ne fonctionne plus, depuis longtemps. Par conséquent, il ne joue plus son rôle comme tous les autres phares du monde.
En cela, l’île peut, potentiellement, devenir un danger, mais heureusement, pour les bateaux, les techniques de navigation, de détection comme de signalisation ont très largement évolué avec des pointes très avancées. N’empêche que ça reste un danger pour les embarcations qui n’en sont pas pourvues.
Ce qui est navrant, c’est le désastre dans lequel s’est installé ce phare, tout autour. Il semble être devenu un «dépotoir». Plus encore, des indélicats individus seraient passés par là et le matériel précieux, comme aussi certains mobiliers rustiques, bois et métal, auraient disparu. Même le livre d’or, portant des milliers de messages et de signatures des visiteurs, a disparu. Ce livre était à la disposition des passagers sur l’île, depuis la construction du phare. C’était une «religion» que d’y laisser sa trace écrite dans cet album mémoriel. Qui sont ces pilleurs ? Comment ce matériel a-t-il pu être subtilisé sans que les gardiens du phare le sachent ? Il serait judicieux que les autorités compétentes ouvrent une enquête pour connaître les tenants et les aboutissants de ce «sabotage».

Un phare ne doit jamais s’éteindre. Jamais en panne !
Alors, si un drame survenait, qui en serait responsable ?
Il est clair qu’à l’époque de la construction du phare, il n’y avait pas les modalités et les performances modernes et technologiques de construction. Et pourtant, il fonctionnait et son feu était vu de loin. Tous les Béni Safiens le savent.
Comment alors, les bâtisseurs de cette époque ont-ils pu concevoir un tel édifice, aussi majestueux et doté d’une telle élégance, et qui affronte, depuis plus de 150 ans, les affres du temps ? Combien d’embarcations a-t-il fallu pour transporter toutes ces tonnes de matériaux ? Combien a-t-il fallu d’allers-retours, du petit quai au sud, pour rejoindre le lieu de la construction au nord ?
Combien a-t-il fallu de bras, d’ouvriers ?
Comment ce joyau architectural a-t-il traversé l’histoire, aussi tumultueuse fût-elle ?

Le phare de l’île de Rachgoun pourrait-il être rendu accessible, avec discipline, aux visiteurs ?
Si cela devient possible, le site permettra d'accueillir du public avec un cheminement imposé, canalisé, pour justement éviter une fréquentation anarchique où des groupes de visiteurs iraient fouler le sol et les escarpements selon leur volonté.
La protection de cette zone doit être de mise et tout doit être fait pour éviter qu’elle se fragilise. Ouvrir les visites, une bonne chose pour la culture et une forme de tourisme, mais il faudrait protéger à tout prix les trésors de cette île. Ouvrir et organiser des visites payantes au public, pour des supports culturels et éducatifs ne veut pas dire anarchie et médiocrité ou autre envahissement. Non, la fréquentation piétonne acharnée, intensive, non maîtrisée et non disciplinée, qui pourrait déranger les autres habitants de l’île, tels les oiseaux et autres volatiles, mais aussi la faune et la flore, même invisibles à l’œil nu, qui viendrait perturber les habitudes non humaines, et leur causer des dommages par la pollution sous toutes ses formes et par tous ses rejets de sacs et de bouteilles en plastique ou autres canettes.

Et si nous rêvions ? Et si nous revenions à nos lectures d’enfance ?
C’est vrai ! Qui n’a pas été, un jour ou l’autre dans sa vie d’enfant, d’écolier, fasciné par ces phares, qui défient les siècles, fasciné par ces imposantes structures et par leur beauté architecturale dessinées avec recherche et raffinement ? Surtout qu’il y a toujours eu des contes, des racontars de «fantômes», de mystères et autres évènements surnaturels. Comment vivre dans la solitude sur une île déserte ? Même un certain Robinson Crusoé lui a fallu un… vendredi ? Alors ?
Plus sérieusement, le phare de l’île de Rachgoun est un site qui pourrait attirer les touristes, les randonneurs, avec une entrée payante qui irait au trésor municipal et qui alimenterait donc les ressources de base pour la commune.

Cultures et vecteurs économiques doivent redevenir fondamentaux pour cette ville.
Beaucoup partent légèrement frustrés du fait de l'absence d'informations sur l'histoire des lieux. Ce n'est pas une bonne image quand on veut mettre en place une politique touristique de qualité. Il faudrait combler la frustration des visiteurs qui ne trouveront plus «porte close» et qui diront leur enthousiasme par cette idée de revalorisation.
La renaissance de ce site redonnerait vie à ce lieu chargé d’histoire. Porter ce projet est une initiative à encourager, mais bien sûr balisé avec sérieux et cerné par des règles disciplinaires et ordonnées pour permettre d’accueillir le public.

Discipliner les promenades piétonnes : une renaturation et une reconquête de la faune et de la flore.
En plus de l'ouverture du phare à des visites, il serait souhaitable que l’ensemble puisse se faire et se raconter dans un écrin environnemental sympathique et avenant, pour sortir de l’ordinaire, que ce soit une sorte de renaissance populaire en conjuguant les intérêts culturels mais aussi les intérêts économiques de la commune, pour amener une autre forme de trésorerie à ses caisses. Le tourisme sur l’île peut donc redynamiser la ville, car, évidemment, l’un ne va pas sans l’autre et ce n’est certainement pas le visiteur, l’estivant ou le simple curieux qui diront le contraire.
La proposition d'un projet pourrait être soutenue par l'État, l’Office national de signalisation maritime, les Directions de la culture, de l’environnement, la wilaya, l’APW, l’APC et, bien sûr, les associations les plus dynamiques et les plus au fait de ce secteur environnemental.

La randonnée à partir du port de Béni Saf vers le site de l’île ? Nouvelle ambition touristique et environnementale pour ce site parmi les plus populaires de la région.
Le nouvel équipement doit donner une nouvelle image de cette côte avec le phare comme joyau central et répondre à cette demande de découverte des vacanciers et des habitants de la région, mais aussi des visiteurs venant de tout le pays.
On est sur un site classé de même que ses bâtiments historiques et sur un espace remarquable relevant du patrimoine, certes national, mais aussi culturel mondial, protégé par la loi littorale et dans une zone où la biodiversité et l’écosystème font, en principe, force de loi.
L’initiative mettra tout cela en valeur par le biais de la randonnée du port de Béni Saf au site de l’île avec le phare pour axe, pour joyau du spectacle de la visite. Elle retracera également son histoire. On pourra découvrir son côté emblématique du patrimoine maritime faisant écho au phare.

II) - L’île, sentinelle de la Méditerranée
Ce qui a été écrit par l’histoire
Un nom peut en chasser un autre, au fil des années, au fil des siècles : de Arshgoul à Archgoul puis Haresgol et Harchgoun et aujourd’hui Rachgoun.
Après l’année 1208, la ville d’Archgoul fut détruite ainsi qu’un grand nombre d’autres entre Tlemcen et Souk Hamza (Bouira) lors de la grande insurrection zénète provoquée par Yahia Ibn Ghanya, insurrection qui ruina la puissance almohade dans le pays. L’armée almohade fut anéantie en Espagne lors de la déroute de Las Navas de Tolosa le 16 juin 1212. (histoire).
La population d’Archgoul, réfugiée à Tlemcen, permit alors l’essor de cette dernière ville qui devint, en 1236, la capitale du sultanat zénète des Abd-el-Wadides, mais l’île d’Arshgoul continua d’être un port fréquenté.
En parlant de l’île, Léon l’Africain, qui la dénomme Haresgol, la décrit comme étant une grande ville antique bâtie par les Africains sur un rocher entouré par la mer de tous les côtés, sauf au sud où il existe un chemin qui descend du rocher vers la terre ferme.
En effet, c’est d’ailleurs encore aujourd’hui par ce seul chemin que l’on peut y accéder, accostant par embarcation au petit débarcadère. Même si ce fut une ville très peuplée, comme le dit Léon l’Africain, c’est sans doute au Xe-XVIe siècle, lors des raids espagnols en ces parages, qu’Arshgul fut abandonnée. Elle n’apparaît plus que sporadiquement dans les récits de voyage mais sans description précise.
Après de longs siècles sur lesquels on sait très peu de choses, les alentours de l’île sont signalés entre 1835 et 1836. C’est en ces temps-là que le colonialisme français entendait couper un des nombreux points d’approvisionnement de l’Émir Abdelkader et débloquer la ville de Tlemcen qui est dotée d’un port (Rachgoun) et d’une campagne riche en bétail et en pâturages. Son port est dans une presqu’île habitée où la Tafna y a son embouchure, et où l’on trouve de nombreuses citernes et de l’eau pour l’approvisionnement des navires.

Alors, l’île de Rachgoun, port de guerre, port militaire ou port marchand ?
Cela étant, nous savons que le général français Bugeaud avait installé, en 1836, une garnison sur l'île, afin de bloquer l’approvisionnement en armement destiné à l’Émir Abdelkader, armement qui venait de Gibraltar et de Tanger mais aussi un établissement militaire sur la rive droite de l'embouchure de la Tafna, au sud-ouest de la pointe de la Tour Carrée.
L’histoire dit que l’île est un rocher, long de huit à neuf cents mètres, large de trois cents, dont le profil escarpé, de formation volcanique, se dresse à quarante ou cinquante mètres au-dessus de la mer et à cette époque, il n'y avait ni eau ni verdure, rien que le roc nu, aride, brûlé par le soleil.
Et pourtant, et selon l’histoire, le 30 octobre 1836, au point du jour, un bateau à vapeur y débarqua, non sans peine, une petite colonie militaire. Le chef d'escadron d'état-major, qui en était le chef, avait sous ses ordres un capitaine du génie, un lieutenant d'artillerie, un chirurgien militaire, un agent comptable, un interprète, cent douze hommes du 1er bataillon d'Afrique, vingt-trois sapeurs du génie, dix-huit canonniers garde-côtes, quatre soldats d'administration, un quartier-maître et quatre matelots.
Le matériel se composait de deux bouches à feu, de quatre fusils de rempart, de quarante-cinq mille cartouches d'infanterie, d'outils, de planches, du bois à travailler, de ferrures, de tentes, de vivres et d'eau douce pour un mois et enfin, d'un canot ; car il était recommandé au chef de la colonie de se mettre en communication avec les habitants de la côte.
Avec cette prise de position sur l’île, un roc donc inhospitalier, c’est dire toute l’importance militaire à bloquer les approvisionnements de l’Émir Abdelkader, qui, avec ses troupes, donnait bien des difficultés à la France coloniale.

Le cothon de l’île
Le cothon désigne, depuis l’Antiquité, une installation portuaire phénicienne et punique que les spécialistes d'archéologie portuaire associent à un bassin portuaire artificiel creusé et débouchant sur la mer libre par un chenal. (Wikipédia)
Le cothon de l’île de Rachgoun est certes modeste et il se définit simplement par une petite ouverture, large seulement de 1,8 m, taillée dans la falaise qui borde le côté est de l'île, et constitue donc le chenal d'accès à un autre bassin rectangulaire de 20x15 m de côté, taillée dans la pouzzolane et dont le fond s'incline légèrement en direction du large (Vuillemot 1965).
Les dimensions réduites des aménagements produisent son utilisation quelque peu douteuse, comme port, mais ce petit bassin aurait alors constitué le seul abri où seules des barques pourraient être échouées. Ainsi donc, une conception de port militaire n’était pas retenue dans le cadre de la lutte à avoir dans cette région maritime.

La nécropole punique du phare dans l'île Rachgoun
Les fouilles de G. Vuillemot (1965) ont révélé une nécropole et un habitat de petite surface et, selon le matériel retrouvé, daterait l'occupation de l'île à la deuxième moitié du VIIe et du VIe siècle.
Site d'un ancien comptoir punique, l’île est située non loin de Siga, capitale numide du roi Syphax. Elle a fait l'objet de fouilles importantes.
C’est dire toute l’importance des travaux, des scientifiques et des géographes de haut niveau, entre autres, Serge Lancel, bien connu comme étant un ami du Maghreb, qui a également procédé à des fouilles ailleurs, en Algérie (Tipaza) mais aussi en Tunisie à Bysra (dégagement d'un habitat punique tardif appelé «quartier Hannibal»).
Serge Lancel avait aussi enseigné à Alger successivement en 1954-1958 puis en 1963-1965.

Les nécropoles phéniciennes d’Algérie
Du fait de la superposition des dépôts romains et islamiques, les nécropoles phéniciennes d’Algérie sont très mal conservées. Elles n’en constituent pas moins une bonne source de données.
Presque toutes les typologies tombales connues dans les sites phéniciens sont représentées en Algérie.
Les tombes à fosse avec inhumation d’adultes sont présentes à Tipaza avec inhumation d’enfants à Rachgoun et dans des amphores à Tipaza et aux Andalouses, mais aussi avec incinération. L’usage de fosses revêtues de plaque de pierre est commun à de nombreux sites comme Collo, Jijel, Tipaza, Gouraya et les Andalouses.
Les tombes à chambre connaissent une diffusion moindre. Elles sont présentes dans les sites de Collo, Jijel, Tipaza, cap Tizerine, Gouraya et aux Andalouses.
Sur la petite île volcanique de Rachgoun, à environ 2 km des côtes, face à l’embouchure de l’oued Tafna, a été mise au jour la nécropole du phare, au nord de l’île.
Dans cette nécropole, c’est le rite de l’incinération qui prédomine et les cendres sont déposées dans des vases, des cistes ou directement en contact avec la roche.
Les cendres sont accompagnées de bijoux, d’ornements et d’armes, parmi lesquelles des lances en fer, introduites dans le monde punique à partir du VIe siècle av. J.-C.
Les bijoux et les amulettes trouvés dans les tombes mettent en évidence une forte influence égyptienne. Tous les objets découverts datent des VIIe et VIe siècles av. J.-C.

Amphores phéniciennes et puniques en Algérie
Les recherches archéologiques en Algérie ont permis, à diverses reprises, de retrouver des amphores d’époques phénicienne et punique, répandues dans la majeure partie des sites du pays.
Les attestations les plus antiques, chronologiquement, sont celles de Rachgoun, où ont été retrouvées des amphores à petit ourlet légèrement concave à l’extérieur, plus ou moins carénées entre l’épaulement et la panse, avec de petites anses.
Ces amphores étaient répandues dans les centres côtiers et atlantiques de la péninsule Ibérique, sur la côte nord-africaine, en Sardaigne, ainsi qu’à Pythecuse (l’île d’Ischia, en Italie),
L’île, même si elle a vu passer plusieurs périodes de guerres et plusieurs chefs et rois qui l’ont disputée, continue, imperturbable et indélogeable, d’occuper une bonne place sur la stratosphère mondiale, sans avoir, toujours pas, révélé tous les vestiges qu’elle conserve jalousement, ni les secrets de ses entrailles.
Rien qu’à lire toutes ces histoires qui l’entourent, ces témoignages historiques qu’elle raconte, l’île, certes de rêve, voire magique, n’en finit pas de susciter émerveillement et interrogations, même qu’à partir de la plage de Rachgoun, l’on pourrait se dire qu’il est possible de l’atteindre à la nage, tellement on la voit si proche.
Durant des siècles, Rachgoun a été, tour à tour, refuge, sanctuaire, cimetière, espace militaire, comptoir commercial, forteresse et vigie ; et l’on peut s’en douter, même rocheuse et raide. Elle a résisté à tant et tant d’assauts de la mer en colère, à de sévères vagues, qui se mêlent, s’étreignent, se déchaînent et viennent se briser avec fracas. En effet, elle reste imperturbable et indélogeable.
M. S. 

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