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Rubrique Économie

Participation de Huawei au réseau 5G Londres s'apprête à trancher, sous l'œil de Washington

Le gouvernement britannique s'apprête à prendre une décision lourde de conséquences sur la participation de Huawei au réseau 5G, au risque de froisser les Etats-Unis avec lesquels il envisage de conclure un accord commercial post-Brexit ambitieux.
Depuis plusieurs jours, le gouvernement du Premier ministre Boris Johnson semble préparer le terrain à un feu vert à la participation de Huawei au réseau 5G du pays, mais qui devrait être limitée.
Huawei pourrait n'être autorisé qu'à prendre part à des infrastructures non stratégiques comme les antennes-relais mais serait exclu des serveurs, avec également une possible limite à sa part de marché. Alors que la décision est attendue mardi selon la presse britannique, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo vient de lancer un ultime avertissement. 
Sur Twitter, dramatisant les enjeux, il a qualifié de «capitale» la décision de Londres, au terme de semaines d'intense lobbying de Washington, entre visites de dignitaires et réunions à huis clos. 
Interrogé sur le sujet lundi lors d'une visite dans une école londonienne, Boris Johnson est resté flou sur ses intentions. «Nous voulons avoir une technologie 5G qui profite aux consommateurs dans le pays (...) mais nous ne voulons pas faire de compromis sur notre infrastructure nationale, notre sécurité, ou compromettre notre capacité à travailler avec d'autres services de renseignement dans le monde», a-t-il dit à des journalistes. Le Premier ministre s'est déjà entretenu avec le Président américain Donald Trump vendredi au téléphone sur le sujet. Et le secrétaire américain au Trésor Steve Mnuchin avait évoqué samedi «des discussions intensives» avec le gouvernement britannique.
Cette possible divergence de vues tombe mal, alors que le Royaume-Uni, qui quittera vendredi l'Union européenne, doit redéfinir ses relations commerciales avec ses partenaires, à commencer par Washington. Les Etats-Unis exigent depuis de long mois des pays européens, et en particulier du Royaume-Uni, qu'ils excluent Huawei de leurs réseaux, invoquant ses liens étroits avec le gouvernement chinois et des risques d'espionnage, ce que le groupe chinois a toujours démenti. M. Pompeo est allé jusqu'à relayer sur Twitter une tribune du député conservateur Tom Tugendhat, fermement opposé à la participation de Huawei au réseau 5G pour des raisons de sécurité, publiée dans le tabloïd Daily Mail.

Un risque limité 
«Les vraies conséquences apparaîtront plus tard, si nous prenons la mauvaise décision et permettons à Huawei de mener la 5G» au Royaume-Uni, prévient ainsi M. Tugendhat sur Twitter, qui insiste : «La souveraineté signifie le contrôle des données autant que du territoire.» Le ministre de la Justice Robert Buckland a quant à lui reconnu lundi sur la radio BBC 4 qu'il existait «des risques», tout en assurant que le gouvernement prendrait «une décision informée, fondée sur des preuves». Une source gouvernementale britannique avait rappelé que le Royaume-Uni recourt à la technologie Huawei depuis 15 ans contrairement aux Etats-Unis et qu'elle est donc déjà partie prenante de l'actuel réseau britannique de 4G.
Le réseau 5G sera bâti à partir de la 4G, et une exclusion de Huawei nécessiterait donc de défaire une partie des infrastructures 4G pour les remplacer par des matériaux provenant des concurrents actuels, Ericsson et Nokia, ce qui serait coûteux et retarderait le passage à la nouvelle génération de téléphonie. En outre, les agences de sécurité sont parvenues à gérer le risque, font valoir les experts et les dirigeants des services nationaux d'intelligence.
«Je pense que nous pouvons gérer ce risque», surtout si le réseau dispose de «doublons» d'autres fabricants, estime James Sullivan, analyste spécialisé en sécurité informatique du centre de réflexion Rusi, dans une conférence téléphonique lundi.
«Il est peu probable que les Etats-Unis veuillent se couper de l'accès au réseau Five Eyes de partage d'intelligence» avec le Royaume-Uni, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l'Australie, a-t-il estimé avec un autre expert de Rusi, Malcolm Chalmers, lors de cette conférence.Mike Pompeo doit rencontrer son homologue Dominic Raad après son arrivée à Londres mercredi. «J'espère que ce sera l'occasion pour les deux gouvernements d'aller de l'avant», d'admettre certains désaccords sur «des détails mais d'accepter que le plus important est de bâtir une alternative occidentale crédible» à l'offre de Huawei, conclut James Sullivan.
AFP

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