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Rubrique Culture

Musique Cinq ans après sa disparition, Mohamed Tahar Fergani reste toujours le maître incontesté du malouf

Il y a cinq ans, jour pour jour, le 7 décembre 2016, disparaissait un monument de la culture algérienne et un repère incontestable de la musique andalouse, Mohamed Tahar Fergani qui a gravé son nom en lettres d'or dans le patrimoine du malouf et dans les cœurs des mélomanes après toute une vie dédiée à cet art.
Si le nom de Fergani est chevillé à l'histoire contemporaine de la ville de Constantine et à sa culture à travers le malouf, le chant des fkirattes et la broderie, Mohamed Tahar Fergani constitue l'identité sonore de cette ville et de son vieux centre historique à la richesse culturelle reconnue.
«El Hadj», comme l'ont surnommé ses fans, constitue également une référence musicale et une école suivies par des centaines de jeunes interprètes et musiciens, même s'il n'a jamais enseigné la musique de manière conventionnelle, mais ses orchestres ont constitué, en plus de l'enseignement de Kaddour Darsouni (1927-2020) au conservatoire, les plus prestigieuses classes du malouf.
Son fils Salim, qui est le premier dépositaire de son savoir, évoque un homme humble, serviable et généreux mais surtout un chef d’orchestre qui dirigeait son ensemble «avec une oreille musicale très raffinée qui écoutait attentivement et corrigeait chaque instrument aux premiers réglages».L'art de Mohamed Tahar Fergani, hérité de son père Hamou, rayonne également sur les autres écoles andalouses d'Algérie comme en témoigne Karim Boughazi, interprète de l'école gharnati de Tlemcen, qui dit avoir été «influencé par son art et sa façon de chanter même en étant d'une école différente».
À Tlemcen, on lui reconnaît également sa modestie et l'importance de son legs, estime Nacer Ghafour, qui voit en lui «une grande école animée aujourd'hui par tous ceux qui ont appris auprès de lui comme son fils Salim, qui enseigne la musique en France, et son petit-fils Adlène» qui reprend le flambeau sur scène.
Autre interprète du malouf des plus en vue depuis quelques années, Abbas Righi rend hommage à «une légende et une personnalité à la dimension internationale qui a marqué son époque laissant son nom dans l’histoire du malouf et du patrimoine algérien de manière éternelle».
Il confie également que Mohamed Tahar Fergani reste son idole et une «référence pour les jeunes actuels et même ceux des années 1970 et 1980».
Malgré le bouillonnement de la scène artistique dans le malouf, le vide laissé par Mohamed Tahar Fergani reste «difficile à combler» aux yeux du musicologue Noureddine Saoudi qui relève chez l'artiste «des prédispositions vocales naturelles hors du commun» et un «savoir patrimonial musical très riche».
Né en 1928 à Constantine, Mohamed Tahar Fergani, d'abord initié à l'art de la broderie par son frère, a débuté sa carrière artistique dans la chanson orientale avant de changer de registre et de s’orienter vers le malouf, sous l’influence de ses Cheikh Hassouna Ali Khodja et Baba Abid.
Après un premier enregistrement en 1951, il perfectionne son art auprès de grands noms de la musique andalouse comme Dahmane Ben Achour et Abdelkrim Dali, pour maîtriser tous les instruments musicaux d'un orchestre conventionnel et devenir célèbre pour son coup d'archet inégalable et sa précision au luth, mais surtout pour un timbre de voix unique.
Il compte à son actif des centaines d’enregistrements de chansons malouf mais également dans les genres musicaux, le mahjouz, le zjoul et le hawzi.
La dernière apparition sur scène de Mohamed Tahar Fergani remonte à juillet 2015, à l’occasion d’un hommage rendu à son père Hamou Fergani et son frère Mohamed- Seddik dit Zouaoui, dans le cadre de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe». Le célèbre interprète de El Boughi, Galou Lâarab galou ou encore Ya Dhalma s'est éteint le 7 décembre 2016.
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