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Rubrique Ce monde qui bouge

Mahrez, victime de considérations extra-sportives ? Foot, religieux et élections

BALLON D’OR ! Ryad Mahrez, victime de considérations extra-sportives ? Sans doute. Avoir brandi le drapeau palestinien en mai dernier pour célébrer le titre de champion d’Angleterre remporté par Manchester City, sous l’œil de millions de téléspectateurs à l’Itihad Stadium, était certes courageux, mais ça se paie cash. D’abord parce qu’Israël est membre de l’Union européenne de football (UEFA) et n’est pas sans influence dans le milieu du football européen et mondial. Ensuite, pour les propriétaires émiratis de Manchester City dont le pays est devenu le principal allié d’Israël dans le monde arabe, brandir l’emblème palestinien était pour le moins malvenu ! Et puis, il ne faut pas perdre de vue que le principal actionnaire du club, l’Emirati Khaldoun Khalifa Al-Moubarak, n’est sans doute pas du genre à avoir oublié l’assassinat de son père, alors ambassadeur des Émirats arabes unis en France, par le groupe palestinien Abou Nidal en 1984 à Paris…
Pour en revenir à Mahrez (20e), moins bien classé que Rahim Sterling (15e), il aurait mérité un meilleur classement, eu égard à ses performances en coupe d’Europe des clubs : c’était quand même le meilleur buteur de City en Ligue des champions. Mais voilà, dans son cas, il n’y a sûrement pas que les performances sportives qui ont été prises en compte…

CARTON ROUGE ! C’est du jamais vu depuis 1962. LSA en a fait déjà mention. Samedi dernier, pour la seconde fois en moins d’une année, un arbitre a arrêté un match de football opposant le Nasr de Hussein Dey et le Mouloudia d’Oran, au moment de l’appel à la prière. Tout juste si cet arbitre n’a pas demandé aux joueurs de faire la prière sous peine de carton rouge ! Est-ce le même qui avait déjà arrêté un match opposant l’USM Alger à la JSK le 21 août dernier ? Une chose est sûre, la FAF se tait. Les autorités sportives et politiques aussi. Moralité : la primauté du religieux sur le politique, voire la talibanisation de la société algérienne, doit-elle avoir cours dans l’Algérie post-Hirak, après ce qui s’est passé durant les années 90 ?

ÉLECTIONS LOCALES ? On a envie d’écrire : et maintenant ? La réponse n’est pas simple. Mais avant, petit coup d’œil sur ces élections : la participation électorale, un taux de 34,97%, reste faible malgré un léger mieux en comparaison avec les 23% de participation du référendum constitutionnel de novembre 2020 et des législatives de juin 2021. Un taux de participation significatif, selon le propos du président de l’Anie Mohamed Charfi, n’a pas été atteint : la crise de confiance est toujours présente. Et la carte électorale, avec le FLN et le RND en tête, n’a pas subi de grands changements malgré une percée des indépendants.
Les raisons de cette réticence aux élections sont de plusieurs ordres. Ce scrutin s’est déroulé dans une conjoncture plombée par une détérioration de la situation sociale et sanitaire. Les incendies ayant ravagé le nord du pays, qui n’ont pas été socialement sans conséquences, sont encore présents dans la mémoire collective. La baisse du pouvoir d’achat, la flambée des prix, la crise de la pomme de terre, sur fond d’une économie qui peine à démarrer, à quoi est venue s’ajouter l’annonce d’une fin prochaine des subventions aux produits de première nécessité, ont fait que le vote n’était pas une priorité pour une majorité d’Algériens. Ce à quoi se sont ajoutées, avec leur lot d’incertitudes, les tensions avec un Maroc soutenu militairement par Israël, avec la complicité active d’un ou plusieurs pays du Golfe, la situation libyenne, le froid avec la France…
Enfin, il y a les questions posées par le Hirak « Première saison », c’est-à-dire d’avant juin 2019, avec son souffle de liberté qui donnait sens aux aspirations du plus grand nombre. Les images de ces centaines de milliers de personnes sorties entre février et mai 2019 rêvant d’une Algérie synonyme de démocratie et de citoyenneté, de fin des entraves aux libertés d’expression et de réunion, sont encore présentes dans l’imaginaire collectif. Et ce, avant que des courants islamistes et autres « baltaguias » ne viennent polluer et gâcher la fête, les uns avec leur slogan « Novembria-badissia », les autres avec « État civil et non militaire » et « DRS terroriste », ...situation sur laquelle est venue se greffer une série de rétrécissements des libertés, d’arrestations et condamnations d’activistes n’ayant rien à voir – c’est ma conviction —avec Rachad ou le MAK.
En bref, c’est la conjugaison de tous ces facteurs qui explique en partie ce vote a minima.
H. Z.
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