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Aïmene Benabderrahmane l'affirme L'argent n'ira qu'aux «vrais» investisseurs

Beaucoup d’argent a été dépensé pour le soutien des entreprises sans que ces dernières impactent ni la promotion de la production nationale ni encore moins l’emploi. La dépense fiscale sous forme de soutien aux investisseurs s’est élevée à 10 milliards de dollars en 2019 avec un taux de réussite que le Premier ministre qualifie de très faible. Aïmene Benabderrahmane annonce une révision totale du dispositif d’aide aux investisseurs, excluant les pseudo-investisseurs. Ces derniers se verront d’ailleurs dépossédés du foncier dont ils ont bénéficié sans jamais l’exploiter.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Bientôt du nouveau en ce qui concerne les mécanismes de soutien aux investisseurs. Le Premier ministre a évoqué hier l’impossibilité de continuer à venir en aide à des investisseurs qui n’impactent ni la production nationale ni ne participent à résorber le chômage.
Aïmene Benabderrahmane a affirmé, hier, que l’État avait consenti beaucoup de dépenses fiscales évaluées en 2019 à 10 milliards de dollars au profit d’investisseurs dont le taux de réussite s’est avéré insatisfaisant. Pour lui, il est grand temps de revoir le type d’encouragements pour ne les accorder qu’à des investisseurs en mesure d’apporter une valeur ajoutée à l’économie nationale.
Dans le viseur du gouvernement également, les investisseurs ayant bénéficié de foncier sans jamais l’exploiter dans des projets. Ces assiettes seront tout simplement reprises pour les soustraire à la spéculation, assure le Premier ministre qui ajoute que ce type de situations seront évitées à l’avenir grâce à la mise en place d’une instance qui aura la charge de gérer le foncier avec une nouvelle approche.
Autre décision annoncée à l’occasion de la clôture de la conférence nationale sur la relance de l’industrie, la création d’une commission qui aura pour mission de vérifier les raisons pour lesquelles des projets sont bloqués.
Il ne sera pas question d’élaborer des rapports qui resteront dans des tiroirs, assure Benabderrahmane, mais de trouver de véritables solutions et des mesures pour permettre une entrée en production immédiate. C’est déjà le cas pour certains projets qui ont pu recevoir hier des autorisations d’exploitation des mains du Premier ministre.
Ce denier a affirmé que les messages du président de la République sont clairs : il est impossible de continuer avec des pratiques désuètes et immorales qui ont fini par décourager les investisseurs. Il assure que l’exécutif s’engage à relever le challenge de relancer l’économie loin de la rente pétrolière.
La politique industrielle que l’exécutif compte mettre en place répond aux attentes des opérateurs et vise un changement radical pour faire augmenter la part de l’industrie au produit brut mais également corriger les incohérences, créer de la richesse et des emplois. Le secteur de l’industrie a, selon le Premier ministre, besoin d’une vision plus globale mais surtout de sortir de la gestion sans perspectives.
S’adressant au panel d’experts et d’investisseurs présents à la clôture de la conférence sur la relance de l’industrie, Benabderrahmane dira avoir entendu leurs doléances. À ceux qui pointent du doigt la frilosité des banques, le Premier ministre, ministre des Finances répond que les institutions financières accompagnaient les investisseurs, assurant que 96 000 dossiers avaient été traités en 2019 et 142 000 depuis le début de l’année en cours, tout en promettant une amélioration des indicateurs, notamment avec une hausse espérée des exportations mais également la révision d’accords avec les partenaires de l’Algérie.

Ce que recommandent les experts
Après trois jours de débats, les participants aux quatre ateliers ont, pour leur part, présenté en plénière leurs recommandations. C’est le cas de l’atelier dédié à la promotion des exportations dont les participants ont réclamé des mesures urgentes pour la protection de la production nationale, l’arrêt des importations anarchiques, la révision des conditions pour le soutien des entreprises productives, mais également la révision du dispositif dédié à la promotion des exportations, la création de zones de libre-échange et la levée des mesures bureaucratiques avec l’instauration du guichet unique.
Pour les participants à l’atelier dédié à l’amélioration du climat des affaires, il est urgent d’élaborer des politiques liées à l’investissement adaptées au contexte local, de veiller à la stabilité institutionnelle et la cohésion des décisions prises au niveau central. S’agissant du financement, ils ont appelé à la diversification des offres des banques et à l’encouragement de la mise en place d’une véritable Bourse. Au sein de l’atelier dédié à la bonne gouvernance, il a été recommandé la création d’une institution indépendante chargée de gérer les participations de l’Etat et la révision des prérogatives de certaines structures chargées de la gestion des participations.
Pour améliorer la gouvernance des entreprises publiques, il a été demandé la révision du code du travail, le code du commerce mais également la protection des cadres des poursuites éventuelles.
Enfin, les participants à l’atelier sur la compétitivité et la diversification de la production nationale ont proposé de renforcer la recherche, de réviser l’arsenal juridique régissant les normes de production et la création de pôles de production par spécialité. Toutes ces recommandations devraient servir de base à une nouvelle politique.
N. I.
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