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Tebboune à propos de la crise avec la France : «Je ne serai pas celui qui fera le premier pas»

Le Président Abdelmadjid Tebboune a accordé une interview au magazine allemand Der Spiegel dans laquelle il est longuement revenu sur les relations algéro-françaises, ainsi que sur ses rapports avec le Président Emmanuel Macron.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Réalisée par les journalistes Britta Sandberg et Monika Bolliger, cette interview d’Abdelmadjid Tebboune, publiée dans la dernière édition de Der Spiegel, est essentiellement axée sur les relations algéro-françaises.
Le Président donne le ton dès la première question sur la crise entre les deux pays, en accusant son homologue français d’avoir fait ressortir «la vieille haine des dirigeants coloniaux », lors de la rencontre qu’il a eue avec des étudiants à l’Élysée. «On ne touche pas à l'histoire d'un peuple et on n'offense pas les Algériens. Ce qui est ressorti, c'est la vieille haine des dirigeants coloniaux, mais je sais que Macron est loin de penser ainsi. Pourquoi a-t-il dit ça ? Je pense que c'était pour des raisons électorales. C'est le même discours que mène depuis longtemps le journaliste d'extrême droite Éric Zemmour : l'Algérie n'était pas une nation, seule la France a fait du pays une nation. Avec cette déclaration, Macron s'est rangé du côté de ceux qui justifient la colonisation», a déclaré Tebboune, en laissant entendre qu’il s’oppose à tout apaisement. Il annonce qu’il ne sera pas celui «qui fera le premier pas». «Je n'ai aucun regret. Macron a relancé complètement et inutilement une vieille querelle. Si Zemmour dit quelque chose comme ça, qu'importe, personne n'y prête attention. Mais quand un chef d'État déclare que l'Algérie n'était pas une nation à part entière, c'est très grave. Je ne serai pas celui qui fera le premier pas. Sinon, je perdrai tous les Algériens, il ne s'agit pas de moi, mais d'un problème national. Aucun Algérien n'accepterait mon contact avec ceux qui nous insultent.»

«La politique, c’est moi»
Abdelmadjid Tebboune se montre également intransigeant sur l’aspect «sécuritaire» de cette crise entre les deux pays. Il confirme que l’espace aérien de l’Algérie restera fermé aux avions militaires, sauf pour des raisons humanitaires. «Si les Français veulent aller au Mali ou au Niger maintenant, ils devront voler neuf heures au lieu de quatre. Cependant, nous ferons une exception lors du sauvetage des blessés. Mais pour tout le reste, nous n'avons plus à coopérer les uns avec les autres, c'est peut-être juste maintenant. Macron a violé la dignité des Algériens. Nous n'étions pas sous-humains, nous n'étions pas un peuple de tribus nomades avant l'arrivée des Français.»
Il a insisté sur le fait que cette fermeture de l’espace aérien aux appareils militaires français a été décidée sur son ordre, au même titre également que pour l’ensemble des appareils immatriculés au Maroc. Une précision en réponse à une question sur le rôle de l’armée algérienne.
«C'est moi qui ai nommé le chef de l'armée. En plus de la fonction de Président, je suis également ministre de la Défense. Les services secrets ont été placés sous mon contrôle, ils ne sont plus sous l'autorité des militaires. C'est la nouvelle réalité constitutionnellement garantie en Algérie — plus de dépendances, mais une action souveraine. Le chef de l'armée que je dirige a reçu des instructions de ma part pour moderniser l'armée. D'ailleurs, il a assez à voir avec la situation délicate à nos frontières. La politique, c'est moi. Personne ne le fera à ma place», a-t-il insisté.
Interrogé sur la situation politique, notamment sur le Hirak, Abdelmadjid Tebboune a répondu aux deux journalistes de Der Spiegel : «Le Hirak, le soulèvement, c'est fini, le Hirak, c'est moi maintenant.» Il a ensuite comparé la soif de liberté et la résilience du peuple algérien «à ce qui s'est passé plus tôt à Cuba, au Viêtnam et dans d'autres États révolutionnaires».
Il a également justifié l’emprisonnement des journalistes comme étant un acte qui se pratique dans d’autres pays. «En France, les journalistes sont en prison, aux États-Unis aussi, pourquoi n'y en aurait-il pas en Algérie ? Nous avons 180 quotidiens ici, il y a 8 500 journalistes qui travaillent dans le pays, mais si deux ou trois d'entre eux ont été condamnés à juste titre, ils disent, ah, ils mettent des journalistes en prison. La liberté de la presse n'inclut pas la liberté de produire de fausses informations ou de dénigrer votre pays. Si ces lignes rouges sont franchies, alors la justice s'impose.»
Selon lui, les harragas ne risquent pas leurs vies pour fuir la misère en Algérie mais pour «le rêve d'une vie en Europe». «Personne en Algérie n'a à souffrir de la faim. Parmi ceux qui fuient, il y a beaucoup de professionnels de la santé et d'avocats qui sont relativement bien payés.»
T. H.

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